La performance est un phénomène d’actualité très suscité par les organisations qui cherchent la croissance et la pérennité. Nonobstant que, la coopération inter-organisationnelle est une solution stratégique qui favorise cette performance, surtout lorsqu’il s’agit des Organisations de l’Economie Sociale et Solidaire (OESS). La finalité principale de ces organisations est l’atteinte de l’efficacité et de l’efficience, tout en maintenant leur autonomie et leurs valeurs sociales. Ainsi, à travers cet article, nous mesurons la performance de la coopération inter-organisationnelle des OESS qui sera, ensuite spécifiée selon un modèle d’équation structurelle explicitant ses différentes dimensions économiques, sociales et sociétales. Sa validation s’appuie sur des données collectées auprès de 132 groupements de coopération inter-organisationnelle dans la région Souss Massa au Maroc, en se basant sur une approche quantitative. L’objectif de cet article est de montrer que la performance de la coopération inter-organisationnelle des OESS est multidimensionnelle ? Les résultats empiriques sur la base des 95 répondants montrent une relation positive entre la coopération inter-organisationnelle et la performance des OESS au niveau social et sociétal, plus qu’au niveau économique.

La performance est un concept multidimensionnel et complexe. Elle constitue un thème central dans le domaine des sciences de la gestion. Évoquée de façons différentes, la problématique de la performance est au cœur de la littérature économique et managériale avec l’intensification de la concurrence, la mondialisation et l’internationalisation des marchés. Par ailleurs, la coopération inter-organisationnelle est considérée le socle de la performance favorisant la réussite des interactions (Van de Ven, 2004). De plus, c’est un moyen efficace pour transférer les connaissances et pour partager les expériences (Salvetat & al, 2011). Notons que la
performance est au centre de préoccupation des organisations, c’est pourquoi, plusieurs auteurs confirment la relation entre la coopération inter-organisationnelle et la performance. Comme la montre Peter Drucker (1980), la complexité de l’environnement, la dynamique des marchés et leur interdépendance forcent les organisations à agir de façon plus performante. Par ailleurs, l’Économie Sociale et Solidaire est un modèle économique indispensable crée pour répondre aux exigences de l’être humain et de l’environnement. Toutefois, les organisations de ce secteur
doivent être en mesure d’affronter les contraintes de l’environnement compétitif et rejoindre les organisations du secteur privé. Au Maroc, l’ESS est née bien avant les années 1980. Les mythes et les coutumes de la population marocaine favorisent les postulats de cette économie à travers les concepts d’entraide, de collectivité, d’intérêt mutuel et général, d’épargne solidaire, de gouvernance participative et de groupes de travail. C’est dans cette optique que les OESS doivent être en mesure de faire face à ces difficultés, et choisir une voie qui garantit leur pérennité et leur performance. Dès lors, aujourd’hui, elles s’avancent vers des stratégies de coopération inter-organisationnelle capable de les mener vers la performance souhaitée. Ainsi, l’objectif de cet article est d’expliquer la performance de la coopération inter-organisationnelle des OESS et de répondre à la question suivante : la performance de la coopération inter-organisationnelle des OESS est multidimensionnelle ? Pour ce faire, nous explorons le modèle de Reynaud qui nous permettra de comprendre la nature de la performance générée dans le cadre de la coopération inter-organisationnelle. Nous montrons, ainsi que la performance de la
coopération inter-organisationnelle des OESS est un composé de trois dimensions :
économiques, sociales et sociétales. Ainsi, notre étude consiste à analyser cette pratique au sein des groupements des OESS à travers l’étude quantitative de 132 groupements situés dans la région Souss-Massa. L’article est structuré selon trois parties. Nous essayons dans la première partie de cadrer théoriquement ce papier en se basant sur la définition de la performance selon plusieurs approches et principalement selon l’approche globale de Reynaud, la deuxième partie présente la méthodologie de recherche préconisée. Enfin, nous terminons par la présentation
des résultats et leur discussion au niveau de la troisième partie.

Wafa AFFAGHROU
Docteure
Equipe de Recherche en Management des Organisations Sociales et Economie Territoriale
Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales
Université Ibn Zohr
Agadir, Maroc
wafa.affa@gmail.co

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