Sur le continent africain plus qu’ailleurs, l’ESS a pu souffrir d’être associée à la domination coloniale, au transfert de modèles juridiques et à l’instrumentalisation des coopératives agricoles, spécialisées dans la collecte des produits tropicaux (café, cacao, coton) ou transformées en outil de développement rural par les gouvernements issus des indépendances [4]
Cependant, l’ESS puise dans des valeurs (partage, confiance, réciprocité) souvent réaffirmées en Afrique au sein d’organisations endogènes telles que les tontines, les clubs d’entraide ou les associations informelles de solidarité, qui demeurent actives. Parallèlement, des structures de l’ESS portées par des organisations syndicales ou confessionnelles de la société civile contribuent à pallier la défaillance des États en matière de développement socio-économique ou de protection sociale.
L’économie sociale et solidaire, dont la « renaissance » a aussi été portée par la libéralisation des économies, a parfois été qualifiée de deuxième économie du sous-continent africain [5]
Les estimations disponibles font état d’une « densité coopérative » correspondant à 7 % de la population africaine. La « domination numérique », en termes de membres, demeure agricole, alors que la « domination financière » revient au secteur des coopératives d’épargne et de crédit [6]
En complément, se développe une myriade de coopératives dans de nombreux autres secteurs (habitat, consommation, transport, mines, éducation ou santé)